Opération cataracte sans lunettes

L’évolution de l’opération de la cataracte vers une approche réfractive sans lunettes est une avancée significative. Les implants modernes offrent la possibilité de corriger la vision, réduisant ainsi la dépendance aux lunettes. Cependant, la décision d’inclure une correction réfractive dépend des besoins visuels individuels de chaque patient. Une évaluation préopératoire approfondie demeure cruciale pour déterminer la meilleure stratégie chirurgicale. Cela garantit une intervention personnalisée et optimale en fonction des spécificités de chaque cas.

Docteur Marc Timsit

Il est vrai que l’opération de la cataracte offre une opportunité significative de réduire la dépendance aux lunettes. Les défauts réfractifs tels que la myopie hypermétropie astigmatismepresbytie   peuvent être corrigés au cours de cette intervention. Malgré sa banalisation apparente, la chirurgie de la cataracte requiert une attention particulière, une expertise approfondie et des choix judicieux. Les progrès notables dans les techniques chirurgicales et les implants permettent de répondre de manière personnalisée aux souhaits de chaque patient, en assurant une vision de qualité à toutes les distances. Il est essentiel de souligner l’importance d’une évaluation minutieuse pour garantir des résultats optimaux et une satisfaction accrue des patients.

Voir : forum opération de la cataracte sans lunettes 

La décision d’opérer une cataracte

L’indication opératoire dépend des symptômes gênants et des besoins visuels avec une opération de cataracte sans lunettes

Les symptômes gênants de la cataracte

La baisse de l’acuité visuelle, plus prononcée de loin que de près, est souvent un symptôme de la formation de la cataracte. La cataracte se caractérise par l’opacification progressive du cristallin, ce qui peut entraîner une détérioration significative de la vision. Dans les premiers stades, l’utilisation de lunettes peut aider à compenser la perte de netteté, mais à mesure que la cataracte progresse, les lunettes deviennent de moins en moins efficaces.

Lorsque la vision de près est moins affectée, il est fréquent que les activités nécessitant une vision de loin, telles que la conduite automobile ou la lecture de panneaux de signalisation, deviennent particulièrement difficiles. C’est à ce stade que la chirurgie de la cataracte est souvent envisagée comme une option pour restaurer la clarté visuelle.

Une vision floue.

Cataracte. Vision floue

Cataracte. Vision floue

L’impression de brume ou de vitre sale, associée à une perception altérée des contrastes et des détails, est une manifestation courante de la cataracte. La cataracte provoque une opacification du cristallin, qui est normalement transparent. Cette opacification conduit à une perturbation de la transmission de la lumière vers la rétine, entraînant une vision floue et une diminution de la netteté des images.

Les symptômes tels que des contrastes moins nets et une perception réduite des détails, sont typiques de la manière dont la cataracte peut affecter la qualité de la vision. Ces difficultés peuvent être plus prononcées dans des conditions de faible luminosité, car la lumière ambiante diminue, ce qui peut accentuer les effets de l’opacification du cristallin.

Les éblouissements.

en particulier en présence de lumière intense, lors du passage d’un endroit très éclairé à l’obscurité et à contre-jour, ainsi que des difficultés lors de la conduite nocturne en raison des phares des voitures, sont des symptômes courants de la cataracte.

La cataracte entraîne une opacification du cristallin, ce qui peut provoquer des phénomènes d’éblouissement et une sensibilité accrue à la lumière. Lorsque la lumière intense pénètre dans l’œil à travers le cristallin opacifié, elle peut être dispersée de manière non uniforme, créant ainsi des éblouissements et des halos autour des sources lumineuses.

La conduite nocturne peut être particulièrement affectée en raison de la difficulté à gérer l’éblouissement des phares des voitures. Les contrastes réduits et la vision générale altérée peuvent rendre les déplacements nocturnes inconfortables et potentiellement dangereux

Cataracte. Eblouissement

Cataracte. Eblouissement

le taux élevé de succès de l’intervention de la cataracte justifie une approche précoce. L’attente que la cataracte soit “mûre” n’est plus la norme, et l’opération est désormais basée sur la gêne ressentie par le patient dans ses activités quotidiennes. Cette approche plus proactive évite d’attendre que la vision devienne sévèrement compromise, ce qui pourrait accroître l’inconfort et l’inquiétude du patient. En intervenant plus tôt, non seulement on améliore la qualité de vie du patient plus rapidement, mais on optimise également les résultats de la chirurgie. Cela souligne l’importance d’une évaluation régulière pour détecter les signes précoces de la cataracte et prendre des décisions éclairées sur le moment optimal pour l’intervention.

Voir : L’opération de la cataracte

Le besoin visuel d’une opération de cataracte sans lunettes 

Opération de cataracte sans lunettes. Une nouvelle jeunesse !

Opération de cataracte sans lunettes. Une nouvelle jeunesse !

L’évolution des attentes en matière de résultats a effectivement transformé la nature de la chirurgie de la cataracte. Au-delà de simplement éliminer la cataracte, l’approche moderne repose sur une évaluation approfondie des besoins visuels spécifiques du patient, en tenant compte du type d’activité quotidienne.

Traditionnellement, on considérait qu’une intervention était justifiée lorsque l’acuité visuelle était réduite à moins de 4/10. Cependant, cette approche peut s’avérer trop restrictive. Il est essentiel d’intégrer la notion de qualité de vision, car les patients atteints de cataracte peuvent présenter une diminution marquée de l’acuité visuelle crépusculaire, avec une sensibilité au contraste réduite, notamment dangereuse pour la conduite en fin de journée. Une légère diminution de l’acuité visuelle peut avoir des implications professionnelles, par exemple, pour ceux qui ont besoin de conduire, tandis que cela peut être moins handicapant pour une personne sédentaire.

Les besoins sensoriels varient en fonction du mode de vie de chaque individu. De nos jours, de plus en plus de personnes âgées expriment le désir d’être autonomes pour voyager, conduire sur de longues distances, utiliser l’ordinateur, et d’autres activités spécifiques à leur quotidien. Cette approche individualisée souligne l’importance de prendre en compte non seulement l’acuité visuelle, mais également les besoins spécifiques de chaque patient pour une amélioration significative de la qualité de vie après la chirurgie de la cataracte.

La chirurgie du cristallin clair sans lunettes

Il est possible de  devancer la cataracte pour bénéficier d’une chirurgie réfractive sans lunettes

L’opération de la cataracte peut être perçue comme une véritable chirurgie réfractive, offrant une opportunité de “nouvelle jeunesse” visuelle. La possibilité de se libérer des lunettes de loin, des lunettes de lecture, voire de toute correction optique, fait de cette intervention une option attractive. Dans cette perspective, il n’est plus nécessaire d’attendre que la cataracte évolue considérablement et que la vision diminue avant d’envisager l’opération.

Il devient envisageable d’effectuer l’intervention à un stade précoce, même chez des individus relativement jeunes, car l’objectif principal est d’atteindre une autonomie vis-à-vis des lunettes. Cette approche proactive permet non seulement d’améliorer la qualité de vie plus tôt, mais elle offre également aux patients la possibilité de jouir d’une vision nette et claire, sans les contraintes des corrections visuelles externes. Ainsi, la chirurgie de la cataracte va au-delà de la simple correction de la cataracte ; elle offre une amélioration significative de la vision et de l’indépendance vis-à-vis des dispositifs optiques.

La chirurgie de la cataracte a considérablement évolué, devenant plus efficace et confortable. Cette amélioration a conduit à une tendance à opérer plus tôt, même avant que la perte visuelle ne devienne réellement gênante. L’objectif principal de ces interventions précoces est souvent la correction d’un trouble de la vision, qu’il s’agisse de myopie, d’hypermétropie ou de presbytie.

Dans cette perspective, la chirurgie de la cataracte est parfois envisagée comme une alternative à la chirurgie réfractive chez les individus de plus de 55 ans qui aspirent à se libérer de la dépendance aux lunettes. Cette approche proactive permet non seulement de traiter la cataracte mais aussi de répondre aux besoins réfractifs du patient, offrant ainsi une solution plus complète pour améliorer la qualité de sa vision. La décision d’opérer plus tôt repose souvent sur une évaluation personnalisée des besoins visuels et des attentes du patient, soulignant ainsi l’évolution vers une approche plus individualisée de la chirurgie de la cataracte.

Les avis sont partagés sur ces interventions axées sur le confort plus que sur une réelle indication médicale, avec parfois un cristallin encore clair.  L’opération offre de très bons résultats dans la majorité des cas tout en étant relativement légère (anesthésie locale, hospitalisation ambulatoire, récupération rapide).
Alors pourquoi ne pas remplacer un cristallin qui a de toute façon perdu son pouvoir d’accommodation (presbytie) ? Plus invasive que les techniques réfractives au laser, l’opération de la  cataracte présente cependant des complications, certes très rares, mais justifiant de ne pas intervenir pour des troubles mineurs.
Cela pose le problème de faire la différence entre l’opération de la cataracte et l’opération d’un cristallin clair (qui est totalement à la charge du patient). Cette opération se pratique avec une acuité visuelle pas vraiment diminuée ou corrigible par la modification des lunettes (hypermétropie).

La réussite d’une opération de la cataracte sans lunettes

L’évolution des attentes en matière de résultats a effectivement transformé la nature de la chirurgie de la cataracte, allant au-delà de la simple suppression de la cataracte. La demande croissante de chirurgie de la cataracte sans lunettes est particulièrement marquée chez les presbytes confrontés à ce défi inévitable et indésirable du vieillissement.

Les attentes des patients opérés de la cataracte évoluent vers une recherche croissante d’indépendance vis-à-vis des lunettes. Cette aspiration à une autonomie totale ou partielle est particulièrement marquée chez des individus de plus en plus actifs. Dans ce contexte, le rôle essentiel du chirurgien réside dans sa capacité à guider le patient vers une solution “à la carte”.

La chirurgie de la cataracte sans lunettes s’inscrit dans une approche personnalisée, où le chirurgien, en tant qu’expert, maîtrise différentes techniques et résultats. Cette approche offre une variété de possibilités de réglages, permettant ainsi de répondre de manière optimale aux priorités visuelles spécifiques de chaque personne.

En mettant l’accent sur une personnalisation accrue, le processus décisionnel implique une compréhension approfondie des besoins et des attentes individuels. Un dialogue approfondi, éventuellement étayé par des questionnaires détaillés, permet au chirurgien de recommander une solution sur mesure, garantissant ainsi la satisfaction du patient et une amélioration significative de sa qualité de vie visuelle.

Cette personnalisation se base sur une compréhension approfondie du mode de vie du patient, qu’il soit sédentaire ou actif, professionnel, conducteur, amateur de loisirs ou de sports. Un questionnaire détaillé joue un rôle essentiel en guidant le processus décisionnel, plaçant le patient au cœur de la prise de décision éclairée. La satisfaction du patient résulte ainsi d’un résultat chirurgical adapté à ses besoins spécifiques, renforçant son confort visuel et son bien-être dans toutes les facettes de sa vie quotidienne.

Le but est d’obtenir une autonomie sans lunettes à toutes les distances.

La quête d’une autonomie sans lunettes à toutes les distances après la chirurgie de la cataracte est un objectif compréhensible. Il est possible de distinguer cinq zones de vision pour répondre aux besoins spécifiques du patient

La vision de loin éloignée : Utile pour la conduite, la lecture de panneaux de signalisation routière et l’appréciation de panoramas.
La vision de loin : Importante pour les activités telles que les sports, le golf, et le tir.
La vision intermédiaire éloignée : Nécessaire pour regarder la télévision et d’autres activités à une distance intermédiaire.
La vision intermédiaire rapprochée : Cruciale pour l’utilisation de l’ordinateur et d’activités musicales.
La lecture : Essentielle pour les activités de lecture à courte distance.
La profession du patient joue un rôle crucial dans la prise de décision. Par exemple, un patient dont l’activité professionnelle repose principalement sur la vision de près pourrait préférer une légère myopie. En revanche, pour quelqu’un travaillant en extérieur, une correction totale de loin serait souvent privilégiée.

Cette approche individualisée souligne l’importance de comprendre les besoins visuels spécifiques de chaque patient et de personnaliser la correction pour optimiser l’expérience visuelle à toutes les distances. Cela renforce l’idée que la chirurgie de la cataracte sans lunettes vise à offrir une solution adaptée à chaque mode de vie et à chaque profession.

Opération de cataracte sans lunettes en vision de loin

Elle repose sur :

1 – la précision du calcul de l’implant permettant d’obtenir l’emmétropie sphérique en corrigeant précisément la myopie ou l’hypermétropie.

2 – la précision de la correction de l’astigmatisme

1- la précision du calcul de l’implant

Pour un calcul d’implant précis on utilisera une biométrie par interférométrie à cohérence optique, la plus précise. Avec des formules de calcul les plus récentes et reproductibles (SRKT, Hoffer Q, Haigis, Holladay 1 et 2, Olsen, Barrett). L’intelligence artificielle et le développement des statistiques intégrant les retours d’expériences liées au big data vont bientôt bouleverser l’utilisation de ces formules.

Le calcul d’implant est précis pour les yeux de taille standard. Il l’est moins pour les yeux ‘atypiques’ très courts (forte hypermétropie) ou très longs (forte myopie) nécessitant des formules adaptées.

Le calcul d’implant est de même imprécis pour les yeux déjà opérés de chirurgie réfractive du fait de la modification de la kératométrie. Or il s’agit de patients exigeants car ils ont connu une vision satisfaisante sans correction.

2- La précision de la correction de l’astigmatisme

Astigmatisme cornéen pré-opératoire

Astigmatisme cornéen pré-opératoire

L’astigmatisme est présent de façon significative chez 30% des patients opérés de cataracte. Un astigmatisme résiduel limitera la qualité de l’acuité visuelle non corrigée sur la vision éloignée essentiellement. Il entraîne des difficultés à distinguer les contrastes, une vision floue, imprécise dédoublée, une confusion des lettres, une fatigue visuelle, un éblouissement, des maux de tête. Si l’astigmatisme est supérieur à 1 d, le port de lunettes devient nécessaire.

L’obtention d’une bonne qualité visuelle (précision, contrastes, vision en basse luminosité) passe par la maîtrise de l’astigmatisme. Il faut à la fois réduire au maximum l’influence astigmatogène de l’incision et corriger l’astigmatisme pré-existant. Trois facteurs sont essentiels : la précision des mesures, de l’acte chirurgical et l’utilisation d’implants toriques.

a) La précision des mesures de l’astigmatisme :

Il faudra se méfier d’une mauvaise qualité du film lacrymal influençant beaucoup l’évaluation de l’axe des astigmatismes faibles. Ou d’un astigmatisme irrégulier sur  les topographies cornéennes, difficile à corriger.

Comme l’astigmatisme cristallinien sera corrigé par l’ablation du cristallin, il ne faudra corriger que l’astigmatisme cornéen.

b) La précision de l’acte chirurgical permet de maîtriser l’astigmatisme créé par l’incision

la miniaturisation de l’incision. Une incision inférieure ou égale à 2 mm n’est pas astigmatogène surtout si elle est réalisée en temporal. La diminution des aberrations optiques cornéennes post-opératoires est liée de même à la petite taille de l’incision.

la construction et l’architecture de l’incision. La géométrie idéale est carrée avec une longueur du tunnel égale à sa largeur.  Elle est optimale pour l’auto-étanchéité sans suture et pour minimiser l’astigmatisme induit.

c) La correction de l’astigmatisme préopératoire

Elle eut se faire par des incisions ou la mise en place d’un implant torique.

Des incisions limbiques cornéennes relaxantes arciformes peuvent être effectuées manuellement avec un couteau pré-calibré ou au laser femtoseconde. Elles seront positionnées sur le ou les hémi-méridiens les plus bombés. L’incision principale peut corriger 0,5 d.

Les implants toriques sont conçus spécifiquement pour corriger l’astigmatisme cornéen. Ils sont indiqués dès que l’astigmatisme dépasse une dioptrie. Ils sont disponibles dans une très grande gamme de puissance sphérique. Introduits à travers une micro-incision de 2 mm, ils permettent d’obtenir une grande précision du résultat réfractif et de procurer un niveau excellent de  satisfaction.

Le positionnement précis de l’implant torique sur l’axe d’astigmatisme conditionne le résultat. Une imprécision de 10° entraîne une perte d’efficacité de 35%, une imprécision de 15° entraîne une sous-correction de 50%. Au delà de de 30° l’effet de l’implant torique devient nul. En cas de rotation post-opératoire de l’implant de plus de 10° il devra être repositionné au bloc opératoire dans les 15 jours.

Opération de cataracte sans lunettes en vision de près

Le choix entre les implants monofocaux et multifocaux est une décision importante qui déterminera le type de vision après une opération de la cataracte. Examinons plus en détail la première option :

1) Opération de la cataracte sans lunettes de près : les implants monofocaux

Lorsque l’on opte pour des implants monofocaux, les questions à poser au patient sont les suivantes :

a) Voulez-vous voir le mieux possible de loin quitte à porter des lunettes de près pour lire et pour l’ordinateur ?
Avec des implants monofocaux optimisés pour la vision de loin, le patient bénéficiera d’une excellente acuité visuelle à distance. Cependant, pour les activités de près telles que la lecture et l’utilisation d’un ordinateur, des lunettes de lecture seront nécessaires.

b) Voulez-vous être moins dépendant des lunettes de loin et de près quitte à porter une petite paire d’appoint occasionnelle pour la vision de loin et/ou la vision de près ?
Certains implants monofocaux offrent une correction intermédiaire qui peut réduire la dépendance aux lunettes à différentes distances. Cependant, le compromis ici est que pour une vision optimale à toutes les distances, une petite paire d’appoint peut parfois être nécessaire, en particulier pour des activités très spécifiques.

Le choix entre ces deux options dépendra des préférences du patient, de son style de vie et de ses priorités visuelles. Un patient plus axé sur la vision de loin pourrait préférer la première option, tandis que quelqu’un qui souhaite une certaine polyvalence visuelle avec moins de dépendance aux lunettes pourrait pencher vers la seconde option. Le dialogue ouvert entre le chirurgien et le patient est essentiel pour guider ce choix et définir les attentes de manière réaliste.

a) Les implants monofocaux assurant la même vision sur les deux yeux

C’est le choix le plus simple et le plus courant : ils corrigent un seul plan de vision.

Il est possible d’obtenir une nette amélioration de la vision de loin ou de la vision de près sans lunettes que l’on soit myope, hypermétrope ou emmétrope.

L’hypermétrope représente l’indication réfractive la plus facile. Il ne voit bien sans correction ni de loin ni de près. Il pourra être satisfait en corrigeant la vision de loin avec l’appoint de lunettes pour voir de près.

Voir : chirurgie de l’hypermétropie par implants

Le myope demande une autre réflexion. Il est habitué à lire sans lunettes, la presbytie étant compensée par la myopie. Il préfère en règle conserver ce privilège. Les implants seront alors réglés pour un degré de myopie résiduelle sur un oeil ou sur les deux assurant une vision de près à une distance confortable. Il y aura, comme avant, un port des lunettes pour voir de loin.

Voir :  chirurgie de la myopie par implants

L’emmétrope ayant connu une excellente acuité visuelle de loin sans correction sera insatisfait s’il ne récupère pas cette vision.

b) Les implants monofocaux assurant une vision différente à chaque oeil. La monovision.

Dans la monovision (ou bascule), les implants sont calculés pour assurer une vision différente à chaque oeil. L’un assure la vision de loin, l’autre la vision de près grâce à un certain degré de myopie.

La monovision est particulièrement indiquée chez le myope voulant améliorer sa vision de loin tout en gardant sa possibilité de lire sans lunettes. Elle est moins bien tolérée chez l’hypermétrope.

Les réglages sont délicats car la différence de réfraction entre les deux yeux doit être à la fois efficace et confortable.

– Il faut savoir quel oeil sous-corriger pour la vision de près et quel oeil corriger de loin (en principe l’oeil dominant).

En vision de loin

la vision deux yeux ensemble ne reposera que sur un oeil. La satisfaction du patient en dépendra. Il faut corriger la myopie et l’astigmatisme de cet oeil de façon optimale. Pas forcément totale. Laisser 0,25 d de myopie ne fait perdre que 5% d’acuité visuelle de loin mais fait gagner 20% en vision de près. Une hypermétropisation intempestive liée à une imprécision du calcul d’implant fait perdre totalement la vision de près.

Pour la vision de près

il faut savoir de combien sous-corriger l’autre oeil :

   – Si la sous-correction est faible, le résultat sur la presbytie sera décevant et le sujet devra porter des lunettes pour lire.

     – Si la sous-correction est trop importante ( par exemple avec une différence supérieure à 1,50 d), il risque d’y avoir trop de différence entre les deux yeux générant un inconfort ou une gêne visuelle, un trouble de la vision des reliefs.

L’oeil laissé myope ne voit pas bien de loin. L’oeil corrigé de loin ne voit pas bien de près. Cela peut entraîner une sensation d’inconfort avec la sensation que l’on ne voit que par un oeil. La vision binoculaire est alors réduite entraînant une diminution de la perception du relief et de l’appréciation des distances. Cette gêne est d’autant plus marquée que la différence entre les deux yeux est importante. C’est le cas si on cherche à avoir une vision de près meilleure sur l’oeil laissé myope. La conduite automobile, par exemple, peut être perturbée par la perception de deux images superposées avec un éblouissement.

La monovision est bien tolérée par la plupart des patients quand elle est bien dosée, assurant un bon confort visuel. Elle permet de se passer de lunettes dans la majorité des actes quotidiens courants. Des verres d’appoint, parfois légèrement teintés en cas de sensibilité à la lumière, restent nécessaires pour les activités visuellement exigeantes. Pour des circonstances particulières nécessitant une vision maximale de loin comme la conduite automobile rapide ou nocturne, la lecture de panneaux routiers à une certaine distance. Une lunette d’appoint peut être utile pour la lecture prolongée, la lecture des petites lettres ou en luminosité réduite.

2) Opération de la cataracte sans lunettes de près : les implants progressifs multifocaux

implant progressif chirurgie de cataracte sans lunettes de près

implant progressif pour une chirurgie de cataracte sans lunettes de près

Les implants progressifs

Ils représentent une avancée significative dans la correction de la vision après une opération de la cataracte, notamment pour les patients souffrant de presbytie associée à la myopie ou à l’hypermétropie. Voici quelques points importants à considérer concernant ces implants :

Avantages :
Vision binoculaire : Les implants progressifs conservent la vision binoculaire, améliorant la perception de la profondeur et la qualité de la vision tridimensionnelle.

Correction de la presbytie : Ils permettent souvent de se passer de lunettes à la fois pour la vision de loin et la lecture, offrant une meilleure qualité visuelle avec moins d’effets secondaires.

Conditions d’utilisation : Indiqués pour des sujets motivés, actifs, et dynamiques, désireux de réduire ou éliminer leur dépendance aux lunettes pour la vision de près et de loin.

Critères Importants pour la réussite :
Motivation et attentes réalistes : Le patient doit être bien informé et avoir des attentes réalistes, en acceptant les compromis possibles tels que les halos nocturnes et l’éblouissement aux lumières vives.

État oculaire : Un bon état oculaire est essentiel, nécessitant des examens pré-opératoires approfondis de la cornée, de la rétine, et du nerf optique.

Précision Extrême du Résultat Réfractif : La chirurgie exige une précision extrême dans le calcul de l’implant, avec une gestion minutieuse de l’astigmatisme pré-opératoire.

Absence de myopie Forte : L’absence de myopie forte est préférable, et en cas de forte myopie, une chirurgie de myopie par implants monofocaux peut être envisagée.

Calcul d’Implant Précis : Un calcul d’implant très précis est crucial, car une faible erreur peut entraîner des résultats décevants.

Chirurgie Parfaite : La chirurgie doit être réalisée avec soin, notamment avec une micro-incision, un capsulorhexis centré, un bon centrage de l’implant, et une gestion précise de l’astigmatisme.

Opération des deux Yeux : Il est recommandé d’opérer les deux yeux, car les performances visuelles de chaque œil se complètent et se potentialisent, facilitant la neuro-adaptation.

Remboursement et surcoût :
Il est important de noter que le surcoût par rapport aux implants monofocaux n’est généralement pas remboursé par l’Assurance maladie, qui considère la pose d’implants multifocaux comme relevant de la chirurgie réfractive.

En conclusion, bien que les implants multifocaux progressifs offrent de nombreux avantages pour ceux qui cherchent une vision sans lunettes à toutes les distances, il est crucial que le patient soit bien informé, motivé, et accepte les compromis potentiels pour une expérience visuelle optimale. La collaboration étroite avec le chirurgien est essentielle pour choisir l’implant approprié et garantir le succès de l’intervention.

le choix judicieux de la marque de l’implant multifocal

parmi les implants multifocaux, on distingue généralement deux types principaux : les implants réfractifs et les implants diffractifs. Les implants diffractifs sont plus couramment utilisés et agissent en diffractant la lumière pour créer des foyers optiques à différentes distances, notamment pour la vision de loin, de près et intermédiaire. Chaque implant multifocal a ses propres caractéristiques, ce qui permet d’adapter le choix en fonction des besoins spécifiques du patient.

Les différences entre ces implants multifocaux peuvent inclure :

Préférences de Vision : Certains implants sont conçus pour offrir une meilleure vision de loin, tandis que d’autres sont axés sur une meilleure vision de près ou intermédiaire.

Réduction des Effets Secondaires : Certains implants sont conçus pour minimiser les effets secondaires tels que l’éblouissement, les halos ou pour améliorer le contraste, offrant ainsi une expérience visuelle plus confortable.

Vision Intermédiaire Importante : Avec le mode de vie actuel mettant l’accent sur l’utilisation d’appareils électroniques tels que smartphones, tablettes et écrans d’ordinateur, la vision intermédiaire (à une distance d’environ 40 à 80 cm) devient de plus en plus cruciale. Certains implants sont spécialement conçus pour optimiser cette zone de vision.

Mode de diffraction : Les implants diffractifs utilisent la diffraction de la lumière pour créer plusieurs points focaux, permettant au patient de voir clairement à différentes distances.

Le choix entre ces implants dépend des besoins visuels spécifiques du patient, de ses activités quotidiennes et de ses préférences. Une évaluation approfondie du mode de vie, des attentes et des caractéristiques individuelles du patient est essentielle pour sélectionner l’implant multifocal le plus approprié. La communication étroite entre le chirurgien et le patient est donc cruciale pour garantir le succès de l’intervention et la satisfaction du patient.

Les implants bifocaux donnent une bonne vision de loin et en lecture. La vision intermédiaire est un peu moins performante (ATLisa bifocal, Acrisof IQ Restor, Tecnis multifocal, Biflex M Médicontur, Bunnylens MF…). L’addition de près peut être différente. Certains implants ont un mode de fonctionnement indépendant du diamètre pupillaire, d’autres y sont plus sensibles.

Les implants trifocaux (ATLisa trifocal, Fine Vision, PanOptix, Synergy) favorisent les zones de vision intermédiaire. La vision de loin est bonne. La vision de près est légèrement moins bonne qu’avec les implants bifocaux. L’incidence des halos est plus fréquente qu’avec les implants bifocaux diffractifs, diminuant généralement avec le temps.

Le Mix and Match consiste à panacher les implants en mettant sur les deux yeux des implants de propriétés différentes. Par exemple bifocal sur un oeil, trifocal sur le second.

Les implants à profondeur de champ étendue (EDOF).

Les implants à profondeur de champ étendue (EDOF) constituent une avancée récente visant à répondre aux besoins spécifiques des patients souhaitant une certaine indépendance vis-à-vis des lunettes tout en minimisant les effets secondaires, tels que les halos. Ces implants privilégient la vision de loin et intermédiaire, au détriment de la lecture. Il est important de souligner que la lecture peut nécessiter un complément en lunettes.

Une alternative consiste à utiliser un implant monofocal sur un œil et un implant à profondeur de champ sur l’autre œil, ce qui permet d’obtenir une certaine polyvalence visuelle en fonction des besoins du patient. Ce choix dépendra de la préférence du patient, de son style de vie et de ses priorités visuelles spécifiques. La sélection de l’implant et la configuration personnalisée visent à offrir une solution adaptée aux attentes individuelles de chaque patient.

Ré-opération pour une opération de cataracte sans lunettes

Si le résultat visuel ne correspond pas aux attentes, si la monovision ou les implants multifocaux sont parfois mal supportés.  Il est alors possible de procéder à des améliorations de la correction de trois façons.

1 – Les implants peuvent être changés

Notamment dans le mois qui suit leur pose, sont plus aisés. Au-delà de cette période, l’intervention devient plus délicate en raison du développement d’adhérences entre la capsule et l’implant. Ces adhérences augmentent le risque de rupture zonulaire ou capsulaire, ainsi que le risque d’issue de vitré, exposant le patient à diverses complications telles que le placement non optimal de l’implant, l’œdème maculaire, ou le décollement de la rétine.

La fenêtre temporelle du premier mois offre une période plus favorable pour les ajustements nécessaires, tandis que des précautions supplémentaires doivent être prises au-delà de ce délai. La gestion attentive de ces risques potentiels est cruciale pour assurer le succès de l’intervention et minimiser les complications postopératoires. Cela souligne l’importance d’une surveillance régulière et d’une réactivité appropriée pour garantir la meilleure issue possible après la pose d’implants ophtalmologiques.

Voir : la chirurgie de la cataracte

2 – Une opération de complément par laser sur la cornée (Bioptic)

Opération cataracte sans lunettes. Laser complémentaire

Opération cataracte sans lunettes. Laser complémentaire

2-Une opération par laser (PKR ou Lasik) peut  corriger :

une myopie laissée volontairement sur un oeil pour la vision de près mais finalement trop importante et inconfortable. Un presbyLASIK  myopique pourra corriger à la fois la myopie et la presbytie sur cet oeil.

un astigmatisme résiduel  pour améliorer la vision de loin.

– une presbytie qui n’existait pas auparavant car elle était compensée par la myopie peut être traitée par un presbyLASIK.

les interventions de retouche par laser après la pose d’implants intraoculaires sont des procédures délicates qui exigent une expertise particulière du chirurgien, notamment celui spécialisé en chirurgie réfractive par laser. Ces retouches au laser sont parfois nécessaires pour ajuster la vision, notamment en cas de résidus réfractifs ou d’autres problèmes visuels non résolus après l’implantation initiale.

La maîtrise des techniques de chirurgie réfractive au laser est essentielle pour optimiser les résultats de ces interventions de retouche. Le chirurgien doit être capable d’évaluer précisément les besoins du patient, de planifier et d’exécuter la retouche de manière précise, tout en minimisant les risques potentiels.

L’expertise particulière du chirurgien dans ces cas spécifiques est donc cruciale pour assurer la sécurité et l’efficacité de la procédure de retouche au laser, tout en répondant aux attentes du patient en matière de qualité visuelle.